Les livres de Beaulieu, Victor-Lévy

Une saga familiale. Les Galarneau sont, comme l'auteur, des gens du Bas-du-Fleuve. Au centre de cette oeuvre dense, fascinante, émouvante (selon Alice Parizeau) on peut situer la relation incestueuse entre Xavier, père autoritaire et homme de chevaux, et sa fille Miriam déménagée à Montréal depuis quatorze ans. Selon Louise Cousineau, l'auteur a notamment voulu décrire la "confrontation de la ville et de la campagne". Des personnages durs, des "caractères". Style "tantôt incisif", "tantôt poétique" (A. Parizeau).

Une saga familiale. Les Galarneau sont, comme l'auteur, des gens du Bas-du-Fleuve. Au centre de cette oeuvre dense, fascinante, émouvante (selon Alice Parizeau) on peut situer la relation incestueuse entre Xavier, père autoritaire et homme de chevaux, et sa fille Miriam déménagée à Montréal depuis quatorze ans. Selon Louise Cousineau, l'auteur a notamment voulu décrire la "confrontation de la ville et de la campagne". Des personnages durs, des "caractères". Style "tantôt incisif", "tantôt poétique" (A. Parizeau).

"Le présent ouvrage est un recueil de chroniques publiées par l'auteur dans Le Devoir au cours des années 1984 et 1985."

Victor-Lévy Beaulieu, auteur abondant, paradoxal, au style chargé, aux goûts souvent baroques, nous donne ici son huitième roman. Pour plusieurs critiques notre Balzac québécois s'est surpassé et son roman est aussi bon que Les grands-pères, voire meilleur. Il est constitué pour l'essentiel par le monologue intérieur d'un certain Abel Beauchemin, écrivain de son métier, hanté par la mort et l'écriture et nanti d'une étrange famille. Don Quichotte ouvre peut-être la voie à un nouveau réalisme.

Sur un mode mineur, un livre-hommage dans la lignée de ceux que VLB a consacrés à Ferron, Melville ou Kerouack. Il y rappelle avec pittoresque les liens qu'il a tissés avec l'auteur d'Agaguk au fil des années, d'abord comme aspirant-écrivain puis comme éditeur (c'est en même temps un fragment de l'autobiographie dispersée dans tous ses livres). Surtout, de la part du fabuleux lecteur qu'est Beaulieu, il y a là une plongée dans l'oeuvre d'Yves Thériault qui est une incitation à la (re)lecture d'un auteur négligé.

L'auteur rêvait depuis longtemps d'enquébécoiser Blanche Neige et les septs nains. Dans un plaisir d'écriture qui confine à l'envoûtement, il a donc inventé une petite fille nommée Neigenoire que, l'espace d'une journée, doit gardienner sa vieille tante Gertrude, une vraie démone qui tricote sans arrêt et qui a le pouvoir de voler leur identité aux autres.

A l'occasion d'une cure de désintoxication (évoquée en parallèle), V.-L. Beaulieu a lu une large portion de l'oeuvre de Voltaire, correspondance, commentateurs et biographes inclus. Il compare le "monstre" qui l'habite avec celui que Voltaire a exposé insolemment pour sa plus grande gloire et prospérité. Ainsi, après avoir, dans des ouvrages hybrides antérieurs, tracé les portraits de Melville, Kerouac, Ferron et Hugo, l'auteur brosse celui de Voltaire en profiteur odieux et, épisodiquement, admirable.