Canada
"Je me souviens" : la devise du Quebec traduit le riche heritage de ce petit bout d'Amerique qui parle francais.
L'anthropologue Roland Viau a fouillé le passé du site de Nigger Rock à la manière d'un véritable enquêteur, afin de découvrir la vérité historique : y avait-il à cet endroit, à Saint-Armand-Ouest, dans la MRC de Brome-Missisquoi, des sépultures d'esclaves noirs, comme le voulait une longue tradition orale ? Le fruit de ses recherches est présenté ici, dans les six chapitres de cet ouvrage où refait surface notre passé esclavagiste. Ceux de Nigger Rock : un dossier chaud, un sujet dérangeant, mais surtout un regard inédit sur une facette méconnue de notre histoire.
Jean-Philippe Warren nous oblige à réévaluer la véritable place de ces années mythiques dans la création du Québec contemporain et l'héritage qu'elles nous ont légué.
Dans l'esprit de bien des gens, la seconde moitié du XIXe siècle confirme le repli conservateur d'une population canadienne-française engagée dans un combat ardu pour la survivance. Mais que faire d'un homme comme Honoré Beaugrand, qui aime à se décrire comme un « natural-born kicker » ? Soldat dans l'armée mexicaine, journaliste à La Nouvelle-Orléans, touriste en Chine, romancier et poète à ses heures, maire de Montréal, riche actionnaire de banques et de compagnies de chemins de fer, propriétaire du journal La Patrie, il entend convaincre ses compatriotes du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, du principe d'une éducation obligatoire et gratuite, de l'idéal du suffrage universel et de l'importance de l'autonomie des affaires temporelles à l'égard de l'autorité de l'Église catholique.
Autobiographie d'un membre de la communauté inuite du Grand Nord canadien. Après des études dans une mission catholique, E. Weetaltuk, alias E9-422, décide de fuir l'enfermement auquel il se sait condamné. Cachant ses origines, il devient bûcheron puis réussit à s'engager dans l'armée canadienne. Le récit de son parcours est accompagné des notes d'un ethnologue spécialiste de l'histoire inuite.
Au moment où tombait le mur de Berlin, en 1989, le penseur américain Francis Fukuyama annonçait « la fin de l'histoire ». Il avançait que l'apaisement des tensions entre communisme et capitalisme, conjugué à l'expansion de la démocratie libérale à l'occidentale, marquait l'aboutissement de l'évolution socioculturelle et politique de l'humanité. Un quart de siècle plus tard, voici que l'histoire est de retour. Le XXIe siècle n'a pas été témoin d'un progrès constant nous menant vers la paix et un mode unique de gouvernement, mais plutôt de la réapparition de phénomènes que nous croyions disparus : exécutions arbitraires, tentatives d'annihilation de minorités ethniques ou religieuses, invasions et annexions de territoires et vastes mouvements de réfugiés. Il a également vu les démocraties libérales chanceler, surtout à cause d'inégalités économiques telles qu'on n'en avait pas connu depuis le XIXe siècle. Le Retour de l'histoire illustre ces phénomènes et se donne pour tâche de les expliquer. Jennifer Welsh nous montre comment des réalités et des façons de faire qu'on croyait associées au Moyen-Âge sont au contraire d'une troublante modernité. Elle nous rappelle également que notre modèle de démocratie n'est pas le résultat obligé de l'histoire, et que nous devons nous engager plus activement pour le préserver du naufrage.