En 1990, Hisham Matar a dix-neuf ans quand son père disparait. Celui-ci est enlevé et emprisonné en Libye pour s'être opposé au régime de Kadhafi. Lors de la chute du régime en 2011, le peuple prend les prisons d'assaut et libère les detenus mais le père d'Hisham est introuvable. Hisham Matar va mener l'enquete. Premier prix du livre étranger 2017.
Écrit avec une grande élégance, ce texte se présente comme une déambulation dans Sienne, au coeur de la Toscane. Après le succès de La terre qui les sépare, Hisham Matar décide de se rendre pour un mois dans cette ville qu'il a évitée pendant plus de vingt ans et qui, contre toute attente, lui révélera une part de lui-même. Bien plus qu'un portrait de Sienne, c'est avant tout le récit d'un homme qui marche et se souvient. Rencontres et réflexions en rythment le cours, et la ville devient alors un support à la rêverie et à l'introspection.
L'enlèvement de Kamal Pasha el-Alfi, ancien ministre sous la monarchie égyptienne et dissident politique depuis la révolution nassérienne de 1952, est raconté à travers la voix de Nuri, son fils, adolescent à l'époque des faits. L'évocation du père recompose peu à peu la figure du disparu et lève le voile sur un faisceau de non-dits entretenus par l'entourage de Nuri.