Un selfie avec Justin Trudeau : regard critique sur la diplomatie du premier ministre
En octobre 2015, après une décennie où le gouvernement conservateur s’était fait remarquer sur la scène internationale pour ses actions isolationnistes, guerrières et anti-onusiennes, le Canada espérait faire de nouveau bonne figure auprès de ses voisins et alliés en élisant un premier ministre qui rétablirait la réputation du pays : Justin Trudeau. Le « meilleur espoir du monde libre », comme l’a suggéré le Rolling Stone Magazine, véhicule une image de lui-même au diapason de l’internationalisme libéral : maintien de la paix, accueil des réfugiés et des migrants, dialogue et renforcement des liens avec tous les autres pays, réengagement avec l’ONU… Toutefois, les décisions qu’il prend – ou refuse de prendre – laissent entrevoir une réalité plus complexe, sinon à l’opposé de celle annoncée. Jocelyn Coulon a été un témoin privilégié de la première heure. Dans cet ouvrage, il décrit les ambitions affichées par le futur premier ministre lors de la campagne électorale, l’audace de ses politiques envers les réfugiés et la Chine, les désillusions quant à ses volte-face dans plusieurs dossiers, le conflit entre Trudeau et Stéphane Dion, qui aboutira au brutal congédiement de ce dernier. Le constat qu’il dresse est sans appel : la politique du gouvernement libéral ne crée pas une rupture avec les conservateurs mais bien une continuité. Justin Trudeau est-il en train de rater la chance de faire du Canada un pays essentiel sur la scène internationale au XXIe siècle ? 2018.
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