Roman historique
En 1910, Ophélie a quinze ans et rêve d'être comédienne. Le jour où elle commet un acte considéré comme hautement répréhensible par son père, l'éminent juge Aristide Martel, ce dernier est sans pardon. À son grand désarroi, l'adolescente est conduite au monastère des Augustines, un cloitre, où elle sombre dans une profonde détresse. Au fil des ans, elle parviendra à donner un sens nouveau à sa vie en devenant infirmière et en se dévouant auprès des malades. Le jour où le destin place Margot, une jeune prostituée sauvagement battue par son proxénète, sur son chemin, une porte s'ouvre pour la jeune fille, devenue soeur Marie-Hosanna. Rien ne rapproche ces deux femmes dont l'éducation et le vécu sont aux antipodes, pourtant, elles tenteront ensemble de s'enfuir. Pour Ophélie, existet-il une possibilité d'échapper à son triste destin et de gouter enfin à la liberté ?
Abitibi-Témiscamingue, 1942. Soeur Anne-Marie-de-Jésus se retrouve au coeur d’un drame qui risque d’entacher la réputation du tout-puissant clergé catholique. Alors que de douloureux souvenirs refont surface dans son esprit et qu’elle craint qu’on veuille la faire taire à jamais, elle voit voler à son secours Me Eugène Duvernois, un homme doté d’un profond sens moral, ainsi que Me Laurent Dumas, un jeune avocat apparemment sans histoire. Ensemble, ils s’opposeront à l’autorité cléricale et aux interdits de l’époque, osant se dresser contre l’obscurantisme et l’injustice.
Alors que commence le vingtième siècle, au Québec, les hommes dirigent tout. Sans statut social, sans droit de vote et sans pouvoir sur leur propre corps, les femmes sont, dit-on, les reines du foyer. Deux d'entre elles, dans l'ardeur confiante de leur jeunesse, tenteront un pas en avant, au risque de provoquer bien des drames. Ludivine, jeune Française immigrée à Montréal, est l'épouse d'un carriériste député à l'Assemblée législative, et elle dérange avec son féminisme, alors qu'Angélique, à Ville-Marie, prie pour le retour de son fiancé aventurier, afin de ne pas être contrainte d'abandonner le fruit de leur amour interdit. Ces femmes, sans rien en commun à l'origine, emportées par une époque bouleversée - la migration des Canadiens français vers les États-Unis, la Grande Guerre, la grippe espagnole et le krach de 1929 -, verront la magie des hasards les réunir. Au fil de leurs destins croisés se dénoueront les intrigues. Mais dans leur quête d'amour et de liberté, trouveront-elles encore suffisamment de force pour faire évoluer les mentalités et vivre enfin cette plénitude à laquelle elles aspirent ?
Saint-Alban, 1894. Les époux Aubert et Lucille Bastien mènent une existence simple et bien rangée avec leurs trois enfants, en périphérie de Portneuf. Alors que l'avenir semble leur sourire, un événement tragique frappe soudain la région, mettant une fin abrupte à cette douce quiétude. Sans avertissement, un terrible glissement de terrain se produit et force la rivière Sainte-Anne à sortir de son lit. Du coup, la maison familiale est anéantie, emportant avec elle Lucille et un de ses garçons. Endeuillé et déboussolé, Aubert connaît une période bien sombre, laquelle le conduira bientôt à sa perte. À présent seule, séparée de son jeune frère, Jeanne fait face à des temps pour le moins difficiles. Comment dire adieu au passé et reprendre le cours de sa vie alors que s'enchaînent les orages ? Réussira-t-elle malgré tout à repérer son chemin, voire à découvrir l'amour et goûter à nouveau au bonheur ?
Hochelaga, 1930. Il y a maintenant trois ans que la paix a regagné le coeur de Jérémie Goyette. Son travail au commerce de Joseph Huot lui permet de croire qu'il a trouvé en son patron un ami fidèle, bienveillant comme un père. Le vieil homme, attaché à son employé et à sa famille, lui propose même d’emménager dans sa grande maison, vide depuis trop longtemps. Or, l'harmonie vole en éclats lorsque Marie-Paule, la fille aînée de Joseph, débarque à l'improviste, traînant derrière elle vingt années de silence. Veuve et complètement ruinée par le krach boursier, elle réclame à présent un endroit où se loger. Les retrouvailles s’avèrent difficiles, et le regard dur de la nouvelle venue occulte toute trace d'amour. Son mépris pour les Goyette est palpable, ces derniers s’étant installés dans cette résidence qu'elle considère comme la sienne et qu'elle espère secrètement obtenir en héritage. L'amertume de Marie-Paule semble cacher de douloureux souvenirs, profondément enfouis. Mais, peu à peu, le voile se lève sur les événements qui se sont jadis produits chez les Huot. Jérémie, Émilia et leurs enfants verront-ils leur quiétude ébranlée par les déchirantes révélations qui leur sont faites ?
Saint-Marc, 1912 Hélène ressent une profonde tristesse. Il y a cinq jours, son mari a été surpris par une explosion, quelques minutes à peine après le début de son quart de travail à la mine. Écrasé sous une tonne de pierres, Frédéric est mort sur le coup. Malgré ce drame, la jeune veuve peut compter sur Benoît, son ami de toujours, pour veiller sur elle et sur ses sept enfants. Elle ignore, cependant, que son confident l’aime en silence.
Hochelaga, 1927. À la suite de la perte tragique de son épouse, Jérémie Goyette se résout à quitter le petit village de Charette, dans la vallée du Saint-Maurice. Il choisit de s'installer à Montréal, au coeur même du quartier ouvrier où il a grandi. Là, il renoue avec sa soeur, Noémie, espérant tisser des liens familiaux serrés et donner un peu de stabilité à ses filles, Lucie et Jasmine. Le jeune veuf n'est cependant pas au bout de ses peines. En plus de passer ses journées dans une manufacture de tabac pour un salaire de misère, il apprend par hasard que Noémie travaille comme tenancière de maison close. Pris au dépourvu et voulant éviter que ses enfants soient mêlés à ses histoires, il coupe abruptement les ponts avec elle. Or, Lucie, qui a à peine quinze ans, est pleine d'admiration pour sa tante. Ignorant tout de son métier et de son passé, elle essaie de réparer les pots cassés et va à sa rencontre.
Très affecté par le décès de sa femme survenu lors de la fameuse épidémie de grippe espagnole de 1918, Armand Boisvert reçoit un jour une lettre de son frère Edmond. Ce dernier lui propose de s'installer avec ses quatre enfants à Sainte-Anne-du-Nord, un village agroforestier naissant de l'Abitibi. La plus vieille, Éva, a quinze ans et tente tant bien que mal de remplacer sa défunte mère. Rapidement obligée par le curé de la paroisse de se marier au séduisant, mais taciturne Omer - elle qui voulait pourtant prendre le voile -, Éva devra se transformer peu à peu en une femme forte et fière pour survivre dans cet environnement difficile, voire hostile. Comme toutes les pionnières de cette époque, elle se révélera une femme de devoir, une mère courageuse et une épouse dévouée, et cela, peu importe les malheurs et les tragédies qui s'abattent sur elle ou son entourage. Et au seuil de sa vie, Éva ne regrettera rien, malgré les événements parfois douloureux qui ont pavé sa route. Elle a fait du mieux qu'elle le pouvait, tout ce que son créateur attendait d'elle.
Guillaume Tremblay est un jeune apprenti boulanger, chassé de sa seigneurie de l'Île-de-France. Vagabondant jusqu'à Paris, il y rencontre un homme dont le fils est parti dans la colonie française d'Amérique. Il s'embarque vers le Nouveau-Monde malgré sa peur. À sa descente du bateau, les autorités l'assignent au bourg de Trois-Rivières en lui conférant le titre de maître boulanger. Les années passent, Guillaume cuisine chaque jour un pain délicieux. Mais il souffre de la grande pénurie de la Nouvelle-France : le manque de femmes. Et voilà qu'un jour le bon roi de France envoie au Canada des jeunes femmes sélectionnées avec soin, dans le but de les voir prendre époux rapidement.
Joseph Tremblay est un enfant de Trois-Rivières. En 1874, son frère aîné décide de s'exiler aux Etats-Unis et lui fait ses adieux. Impressionné par le discours de son frère sur la modernité des villes américaines, Joseph grandit en ne cessant de guetter la moindre apparition du progrès auquel il croit si fort. En effet, bien qu'il vive dans un milieu où les traditions dominent, il en est sûr et certain, le siècle prochain sera celui du modernisme !