L'auteur explore l'histoire des siens. En particulier celle de son père, subitement décédé un jour de Noël. À l'époque, l'enfant ne semble guère avoir été bouleversé. Ce n'est que plus tard, une fois venu le temps de l'écriture, que la figure de l'absent s'impose au coeur de l'oeuvre. ...
« Nous étions deux ou trois ans après mai 68. On m'annonçait que le roman était mort, ce qui n'était pas la meilleure nouvelle quand on se promettait de devenir écrivain. Le siècle n'avait pas été avare en exterminations massives, alors face à ces montagnes de cadavres on n'allait pas se lamenter pour la mort d'un genre, le roman, parfaitement bourgeois et réactionnaire. La solution de remplacement ? Le texte, rien que le texte. Mais à la réflexion, il y avait une autre mort qui était passée inaperçue ; celle, brutale, de mon père.
Du père, on ne savait que peu de choses, sinon que sa mort, à quarante et un ans, un lendemain de Noël, avait entraîné, par une sorte de loi des séries, celles de la petite tante Marie et du grand-père maternel. Quel était donc cet homme qui avait ce pouvoir de faire le vide derrière lui ? Un homme illustre? Comme il en existe des millions...
Une supposition que, par-delà la mort, elle donne son avis sur ce livre qui lui a été consacré et en profite pour rétablir certaines vérités qui, selon elle, seraient bonnes à dire. Ce dont on est sûr, c'est qu'elle commencerait par dire ceci : Mais qu'est-ce qu'il raconte? Avant d'assener le coup de grâce : Et puis, qu'est-ce qu'il en sait ?