Désormais incapable d'approcher un piano alors que la musique était toute sa vie, Annabelle est une jeune adolescente que le divorce de ses parents risque de détruire. Tiraillée entre un père léger mais compréhensif et une mère fusionnelle qui s'enfonce dans le malheur avec masochisme, elle tente désespérément de s'épanouir sans blesser les attentes contradictoires de ceux qu'elle aime.
Écrivain, comédienne, metteur en scène et enseignante (jeu dramatique et interprétation), Marie Laberge tente ici, avec succès, de recomposer une époque et un climat. Elle décrit le ressac, les répercussions de la crise économique de 1929 sur un groupe de femmes de la campagne, en 1935-1936. La pièce se présente sous forme de chronique animée par trois femmes d'âges différents: une veuve de trente ans qui fait des lessives, une orpheline servante chez des bourgeois et une parente de la jeune veuve: tante Mina, la soixantaine ou presque, conservatrice, femme à poigne et duplessiste.
Simon célèbre les 65 ans de sa femme en compagnie de son fils et de sa petite famille. Un seul hic : il est amoureux de sa belle-fille, Catherine, qui le lui rend bien. En ce jour de juillet, le plus chaud de l'été, le vernis qui recouvre les apparences soigneusement préservées craque de partout.
Quels verbes sont essentiels si on veut explorer à fond celui de vivre? Il n'y avait que Marie Laberge pour avoir l'audace de poser la question et oser chercher dans l'action du verbe la définition de l'intensité. Avec cet essai original qui marque ses quarante ans d'écriture, la romancière expose ce qui lui semble indispensable pour amener le verbe - et la vie - à son sommet. Elle analyse ce qui fait de chacun de nous les vivants que nous sommes, contradictions et harmonies incluses.
" Quand Rémy Brisson, le directeur de l'escouade des crimes non résolus, affecte Vicky Barbeau à une enquête sur une mort fort peu suspecte, il le fait pour des raisons personnelles. Il est incapable de refuser quelque chose à la mère de cette jeune fille de quinze ans trouvée morte dans un boisé après avoir pris une dose mortelle de somnifères. Mais un suicide, même mystérieux quant à ses causes profondes, même impossible à accepter, ne se métamorphose pas en meurtre pour soulager des parents dévastés.
Il suffit d’à peine une minute à un tueur pour faucher trois vies à l’arme d’assaut. Après, le temps se met à tituber pour les proches des victimes. Ahuri, hébété, sonné, chacun se relève péniblement. Ils se sentent tués mais sont toujours vivants. Au cœur des contrecoups, les raisons qui ont produit ce massacre importent moins que le tissu déchiré de la vie qu’on doit repriser point par point, malgré la vue brouillée par les larmes, malgré l’envie d’abandonner, malgré un frère devenu meurtrier. Parce que la famille d’un tueur aussi subit les ravages de l’attaque.