Aristocrate et anarchiste, despote et révolutionnaire, Georges Clémenceau fut généralement considéré comme une contradiction vivante. En fait, il fut toujours passionnément fidèle aux deux principes qui le guidèrent: le culte de la patrie poussé jusqu'au sublime, le culte de la République poussé jusqu'au fanatisme. Jamais il n'oublia l'intolérable blessure causée par la défaite de 1870, ni les leçons de son père, fervent de Robespierre et des "grands ancêtres" de la Convention.