Raisins verts et dents agacées : clinique psychanalytique avec les enfants
Les résistances à la psychanalyse ne changent pas, elles s'adaptent. Elles suivent la mode et s'alimentent aujourd'hui de la popularité des discours "psy", lesquels ne cessent de proliférer depuis près de trente ans, depuis 1965, date à laquelle Maud Mannoni faisait paraître "Le premier rendez-vous avec la psychanalyste". De nos jours, les parents parlent cette langue "psy", souvent par angoisse. Par exemple, pour s'assurer que leur enfant a bien un symptôme - comme les autres -( et donc qu'il est normal. Ainsi cette mère déclarant à Catherine Mathelin : on vient voir le psychanalyste pour être sûr que les explications qu'on a données à notre enfant le protègent contre les problèmes psychologiques. On voudrait que les dires de Françoise Dolto soient des recettes ou des vaccins : à l'analyste de tranquilliser la famille par son "super-savoir". Cependant, le symptôme de l'enfant reste la vérité du mensonge ou du secret des parents. Ainsi le mutisme de Xénophon, enfant phobique qui dessine des visages à bouche grillagée : le non-dit qui l'emprisonne dans les deuils restés impossibles pour sa mère. Jeremy, qui porte le prénom d'un frère mort avant lui, ne se reconnaissait pas dans un miroir : il n'y voyait qu'un clown dans la "glace des paroles".
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