Muscles, suivi de La maison
Deux livres en un, tête-bêche. Pour mieux y déceler les échos, les renvois. Deux textes écrits au «tu» comme pour impliquer le lecteur, entrer plus avant dans l'intimité. D'un côté, Muscles, le roman effrayant d'un jeune homme qui tente de soigner ses blessures en sculptant son corps jusqu'à se perdre. De l'autre, La Maison abrite un amour qui s'effrite, par bribes, où chaque bref chapitre frappe dur et sec. Dans les deux textes, le poète et journaliste vaudois Julien Burri régale par sa finesse d'écriture, son sens de l'image et du mot juste. «Tu cries dans le bois, sous la pluie, devant la falaise de molasse. Cri déroulé comme corde, jusqu'à ce que la bobine soit vide - jusqu'à plus d'airs. Cri aussitôt éteint par le paysage.« Un mélange de douceur douloureuse et de violence crue qui rend la lecture troublante, dérangeante, mais profondément marquante. (ÉRIC BULLIARD, La Gruyère)
Extrait sonore