Marcher sur la rivière
Tout laisse penser que cela se déroule en Afrique du Sud. On pourrait dire que c'est l'histoire d'un jeune garçon handicapé, dont la mère est morte et dont le père est devenu fou. Le garçon qui se nomme Absalon a une jambe paralysée ou estropiée. Son handicap ne l'empêche pas de marcher sans arrêt, d'une déambulation grotesque qui lui donne l'air d'un simplet. Il va des uns aux autres, il gagne sa vie en rendant de menus services ici et là, auprès de différents personnages tous un peu dingues. Il y a Georges Msimangu qui a installé son camion à demeure dans le lit asséché d'une rivière. Il y a Rossana qui gagne de l'argent en se faisant tripoter par les hommes dans une salle de billard. Il y a le pasteur Lébéthé. Et puis le père d'Absalon qui refait le toit de sa maison, comme un forcené, en aplatissant des boîtes de conserve avec un marteau. Quant à la mère, elle est morte. Elle lui avait promis de lui parler de Là-haut : Absalon a écouté et n'a rien entendu. Il dit : "Je n'ai plus jamais rien espéré d'elle" mais il se sent fautif, bien sûr. Un magnifique roman sur la fragilité et l'immense solitude d'un jeune garçon.
Extrait sonore