Ray Bradbury est né le 22 août 1920 d’une famille modeste à Waukegan, une ville située sur les rives du lac Michigan au nord de Chicago. Dès son plus jeune âge, sa mère et sa tante lui lisent de nombreuses histoires de science-fiction et de fantasy. Les contes de Grimm et d’Handersen, le Magicien d’Oz, les nouvelles d’Edgar Allan Poe, les œuvres de Jules Verne, d’Edgar Rice Burroughs (auteur de Tarzan), de H.G. Wells ou encore les mythologies grecques et chrétiennes irriguent sa jeunesse et forgent sa créativité. À l’âge de 10-12 ans, il se définit comme un architecte, un magicien et s’imagine déjà devenir écrivain. D’un côté, son amour pour l’architecture le conduit à se passionner pour les expositions universelles et à se rendre à celle qui s’est tenue à Chicago en 1933. De l’autre côté, son vif intérêt pour la magie lui fait rencontrer deux célèbres magiciens de l’époque : Harry Blackstone Sr. et Mr. Electrico. Ses échanges avec ce dernier le marqueront significativement au point que ce performeur, qu’il considèrera comme un « guide créatif », fait partie du roman fantastique « La Foire des ténèbres » qu’il publiera en 1962. L’année de ses 14 ans — durant laquelle lui et sa famille s’établissent à Los Angeles —, Ray Bradbury est déjà un lycéen très cultivé et entreprenant ; entre ses diverses réalisations, entre des piges effectuées pour une radio locale à lire des comics et une année à pratiquer le théâtre, le dessin et l’écriture l’occupent activement. Manquant de moyens et considérant l’enseignement dispensé en université trop snob et trop dogmatique, Ray Bradbury ne poursuit pas ses études après le lycée et devient vendeur de journaux. À côté, il se met à écrire des nouvelles dans des fanzines de science-fiction et crée son propre magazine (« Futuria Fantasia »). C’est en 1943 qu’il se consacre à l’écriture à temps plein. Dès lors, sa carrière d’écrivain de l’anticipation ne tarde pas à rencontrer le succès : sa nouvelle « The Big Black and White Game » est couronnée du prix de la meilleure nouvelle américaine en 1945, son premier livre paraît aux éditions Arkham House en 1947 (« Dark Carnival », un recueil de 27 nouvelles) et la publication quelques années plus tard des romans très plébiscités « Les Chroniques martiennes » et « Fahrenheit 451 » (porté à l’écran par François Truffaut), assoient sa notoriété. Ray Bradbury connaîtra une prolifique et longue carrière ; l’ultime roman sorti de son vivant, « Farewell Summer », date de 2006, cinq années avant son dernier souffle. L’héritage qu’il nous a laissé ne se cantonne pas exclusivement à des romans et des nouvelles de science-fiction. La poésie ainsi que des scénarios de film, comme celui ayant contribué à l’adaptation du roman d’Herman Melville « Moby Dick », font partie du tableau de sa production. Les histoires de Ray Bradbury nous en disent peu sur la science mais beaucoup à propos d’un au-delà imaginaire enfoui à l’intérieur de nous. Pour cet homme fasciné par la planète Mars, pour qui la capacité à rêver est fondamentale, pour qui la vie ne mérite pas d’être vécue si l’on ne fait pas les choses avec un amour total, pour qui le mensonge pendant l’acte de penser constitue la pire des choses et pour qui vivre en faisant fi de ses émotions est incompréhensible, l’écriture est avant tout un processus introspectif et une expérience vivante.
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