Les traces de pas dans la neige finissent toujours par disparaître, comme des souvenirs qu'on est forcé d'oublier, soufflés par le vent ou effacés par le soleil. Celles de Suzor, parti un soir de décembre 1976, n'existent plus depuis longtemps.
Ils ont planté l'antenne quelques années avant que nous achetions la maison du vieux. Depuis, le village se vide. Certains habitants s'en vont, d'autres meurent, d'autres encore disparaissent dans la forêt. Il en reste bien quelques-uns - Fisher l'homme à tout faire qui ne fait rien, Madeleine la serveuse autrefois sexy, l'épicier déterminé à vendre ses coeurs d'artichaut -, mais ceux qui restent ne veulent pas vraiment de nous.
C'est l'histoire d'un écrivain qui, lorsque sa blonde le laisse, décide de devenir plombier pour lui prouver qu'il peut changer. Ce ne sera pas difficile : il n'a jamais vraiment aimé son métier.
C'est un roman-dérive, l'histoire d'une chute incontrôlée, de la douleur d'être isolé. C'est l'histoire de Llouis, enfermé chez lui depuis quatre ans, seul avec sa télévision, seul tout seul à en perdre la tête sans s'en rendre compte. Llouis qui sort un jour comme ça, quand il perd la télécommande. Llouis qui plonge tête première, tête perdue dans cet extérieur qu'il ne reconnaît plus. Il redécouvre tout un monde, perdu sans repère et sans ami - sans rampe pour se retenir de tomber
« Au début, on a perdu le WiFi dans nos maisons et les petites barres sur nos téléphones, et déjà c'était la fin du monde. Peu après, des milliers de personnes sont mortes mais on ne le savait pas PARCE QU'ON N'AVAIT PLUS DE WIFI. » Une fille pas trop poussiéreuse est un roman d'amour et d'apocalypse. Un roman d'embrassades et d'amputations. Un roman comique dans lequel tout le monde meurt.