"Ces jours-ci, je sens un roman. De quel espèce serait le vôtre ? (...) J'ai un choix entre du Balzac, du Daudet, du Zola, du Goncourt, du Mirbeau, et même du Bourget. Le Bourget a l'air plus compliqué, à cause des accessoires, mais je connais des receleurs qui vendent jusqu'à des idées générales pour un morceau de pain."
"Personne ne lit la feuille du journal officiel affichée au mur de la mairie. Si, la chèvre. Elle se dresse sur ses pattes de derrière, appuie celles de devant au bas de l'affiche, remue ses cornes et sa barbe, et agite la tête de droite et de gauche, comme une vieille dame qui lit. Sa lecture finie, ce papier sentant bon la colle fraîche, la chèvre le mange..."
Poil de Carotte est un enfant mal-aimé, qui, pour lutter contre les humiliations quotidiennes de sa sœur Ernestine et de son frère Félix et contre la haine maternelle n'a que la ruse, cette arme des faibles.
Le récit de la vie d'un enfant au physique ingrat, affublé d'un sobriquet, sans nom ni illusion. Mal aimé par sa mère, rabroué par son frère et sa soeur, il s'habitue aux mauvais traitements et s'enferme dans son isolement. Il trouvera petit à petit une écoute auprès de monsieur Lepic, son père.
Un jeune Parisien, Georges Rigal, veut passer " huit jours à la campagne " chez son ami, Maurice Perrier. En bon citadin, il rêve de longues promenades, de nourritures saines, de contacts vrais, simples et chaleureux. C'est Maman Perrier, la grand-mère de Maurice, qu'il rencontre en premier. Son accueil correspondra-t-il à ses attentes ? Ce séjour comblera-t-il ses envies ? Jules Renard publie cette pièce en 1906 alors qu'il est maire d'un petit village de la Nièvre. Les gens " de la campagne ", il les connaît !