Notre expérience s'est pensée, en Europe, à partir d'une séparation de plans : vital/moral/spirituel ; même ce verbe le plus élémentaire, " nourrir ", a été pris dans la scission du concret et du symbolique : nourrir son corps ou nourrir son âme...
La philosophie s'est peut-être accommodée un peu trop aisément de ses "autres" déclarés : la sophistique, honnie à bon marché, ou la théologie, dont elle est restée si longtemps complice. Sous des allures plus discrètes, la sagesse se découvrirait, à l'analyse, un "autre" beaucoup plus récalcitrant ; ses options sont plus dérangeantes, son anti-philosophie plus virulente.