Recueil rassemblant près de trente textes (chroniques, nouvelles, romans, etc.) de l'auteur entre 1951 et 1965, alors parus dans divers périodiques. Dans ces textes, J. Giono découvre que le monde est mauvais, que l'homme aime le sang et qu'il s'acharne à détruire la nature.
Recueil de sept nouvelles, dont trois publiées en 1950, composées, pour certaines, dans les haltes, les pauses et les marges du 'Hussard sur le toit', ces histoires sont presque toutes de sang et de mort.
Le matin fleurissait comme un sureau. Antonio était frais et plus grand que nature, une nouvelle jeunesse le gonflait de feuillages. - Voilà qu'il a passé l'époque de verdure, se dit-il. Il entendait dans sa main la truite en train de mourir ; sans bien savoir au juste, il se voyait dans son île, debout, dressant les bras, les poings illuminés de joies arrachées au monde, claquantes et dorées comme des truites prisonnières. Clara, assise à ses pieds, lui serrait les jambes dans ses bras tendres.
Alors, il se met à tripoter son paquet de cartes comme s'il tirait sur un accordéon. Il le frappe, il le pince, il le soufflette, il le caresse, il l'étire et le referme. Il annonce : roi de pique, sept de carreau, trois de cœur, roi de trèfle, dame de cœur, neuf de pique, deux de carreau ; et chaque fois la carte annoncée tombe.
Dans un village de Provence, à la veille de la Première Guerre mondiale. Les hommes se préparent au départ. Joseph, l'époux de Julia et Olivier, amoureux de Madeleine, la soeur de Joseph, découvrent l'horreur des tranchées, la boue, les rats, les bombardements, etc. Pendant ce temps, au village, la vie suit son cours.
Ils se jetèrent l'un contre l'autre.En échappant aux bras, Mon Cadet frotta sa tête contre la poitrine de Marceau. Il entendit de nouveau les furieux coups sourds. Il comprit que c'était le cœur de son frère ; il se sentait, lui, propre, net, sec et dur comme un fuseau de quenouille. Il lui glissait des mains, il prit audace et appuya carrément son épaule contre le ventre de Marceau. Il essaya de le ceinturer. Marceau le saisit aux hanches et le souleva.
Un jeune carbonaro piémontais, colonel de hussards, réfugié en France à la suite d'un duel politique, retourne dans son pays en traversant le choléra de 1838 qui désole la haute Provence entre Aix et les Alpes. La contrée est couverte de morts et le jeune homme y confronte sans cesse ses qualités et sa passion à la passion des autres qui est ici l'égoïsme à l'état pur.