Penseur dispersé, voire brouillon, on le reconnaissait à son franc parlé. C'était un habitué des apparitions publiques qui prenait pourtant soin de tenir la politique à distance. On se régalait à écouter sa célèbre voix rebondir avec intelligence sur n'importe quel sujet. Vous pouvez d'ailleurs l'écouter sur youtube en cliquant ici (si la vidéo ne se lance pas automatiquement, appuyez sur la barre espace). Malgré un parcours académique dans les clous (passage par l'École Normale Supérieure, enseignant à Vincennes et aux États-Unis), il garda toujours rancœur à l'université française de ne pas lui avoir fait place dans les rangs des départements de philosophie. On oppose à sa pratique plus littéraire et poétique une philosophie technique. Peu importe finalement, cela ne l'empêcha pas de nous proposer une œuvre accessible et variée, loin de tout catastrophisme. Qui est cet espiègle penseur ? Un 2009, dans un édito de Libération, il nous avait déjà répondu : « Qui suis-je, alors ? Je suis je, voilà tout ; je suis aussi la somme de mes appartenances que je ne connaîtrai qu’à ma mort, car tout progrès consiste à entrer dans un nouveau groupe.». Michel Serres est décédé en juin 2019, ne soyons pas triste et nourrissons nous de ses lumineux mots, qui seront, eux toujours parmi nous. Cette quinzaine nous vous proposons une mise en dialogue des œuvres de Michel Serres avec d'autres auteurs : classiques, contemporains, médiatiques... etc. Ces conversations ont pour point d'ancrage les thèmes de prédilection du philosophe. Belles lectures !
Révolutions numériques, générations mutantes
Une analyse culturelle, économique et historique des empires du capitalisme high-tech, telles les multinationales Apple et Google. Des années 1970 au début du XXIe siècle, l'auteur montre les facteurs du développement de ce pôle industriel fondé sur les technologies de l'information et de la communication, puis des technologies du numérique. ©Electre 2018
A partir du postulat qu'un nouvel humain est né, capable de taper des messages avec son pouce, et qu'il baptise Petite Poucette, le philosophe montre qu'une nouvelle révolution, celle des nouvelles technologies, après les passages de l'oral à l'écrit et de l'écrit à l'imprimé, s'accompagne elle aussi de mutations politiques, sociales et cognitives qui en font une période de crises.
Écologie : le mal propre
C'est le récit d'une famille qui a réussi à créer une oasis de vie généreuse sur des terres peu fertiles. C'est aussi une vaste enquête autour du monde, à la rencontre de pionniers de l'agriculture qui explorent des voies novatrices et inventent le monde de demain.
Un appel à la protection de la planète sous forme d'un petit bréviaire écologique du XXIe siècle, qui passe en revue les problèmes à venir (climat, air, eau, terre, énergie nucléaire, agriculture, ville, technologie, chimie, ultralibéralisme...).
De nombreux phénomènes montrent que les pollueurs salissent le monde pour se l'approprier. Aussi l'auteur propose une réflexion sur le rapport étrange et répulsif entre le sale et la propriété.
Des extraits du discours de la jeune écologiste suédoise, figure de la défense du climat, donné lors du sommet de Davos en 2019, exhortant à agir positivement et dans l'urgence pour le climat.
Le refus du fatalisme
Les grands-papas ronchons ne cessent de dire à Petite Poucette, chômeuse ou stagiaire, que "c'était mieux avant". L'auteur entend contredire les discours passéistes et déclinistes en montrant que l'humanité a progressé dans de nombreux domaines depuis le siècle dernier. ©Electre 2018
Des bienfaits de l'impertinence
Essai qui retrace les grandes étapes historiques de la désobéissance civile. J. Bové explique également pourquoi il refuse de s'engager dans l'action strictement politique. Il préfère mettre en avant son pouvoir de désobéissance civile, assumant individuellement un acte illégal qui s'inscrit dans une aspiration collective et dans un approfondissement de la liberté.
Recueil de chroniques qui évoque des sujets d'actualité comme la guerre des sexes, les impôts, Tarzan ou les célébrités, avec pour seul fil conducteur l'impertinence. ©Electre 2016
Faut-il toujours obéir aveuglément à la loi ? Thoreau donne ses bases, en 1849, au concept de désobéissance civile.
Les inspirations de Michel Serres
Le philosophe analyse la symbolique de la flamme, qu'il qualifie d'un des plus grands opérateurs d'images parce qu'elle force l'homme à imaginer, sous des aspects philosophique, poétique, esthétique ou encore littéraire. Il humanise la flamme et la fait centre de toute demeure, un être familial gardien des souvenirs.
Bergson distingue dans nos sociétés deux types de morale et de religion. Ce qui est clos est régi par des codes de lois strictes et figés. A l'opposé, la morale, ou la religion ouverte induit un élan créateur, apanage du saint ou du héros qui invente les conduites et les définit
Histoire des fondateurs du socialisme utopique, de Claude-Henri de Saint-Simon (1760-1825) et de ses disciples (Barthélemy Prosper Enfantin, Michel Chevalier, Auguste Comte) qui ont anticipé le bouleversement économique de la France sous le Second Empire. L'avènement du système industriel est envisagé de façon ambivalente, comme un facteur de progrès ou comme source d'aliénation. ©Electre 2018
Voyager et philosopher
L'écrivain refait le voyage d'Ulysse, étape par étape, en Méditerranée. Il s'interroge sur ce que le héros aurait pu penser des transformations de la région et sur la persistance d'une identité et d'une culture méditerranéenne. ©Electre 2018
Récit d'un voyage à bicyclette dans la savane africaine, de Ouagadougou au golfe de Guinée, durant lequel l'écrivain a rencontré des enfants rêvant de devenir footballeurs, une marchande de boeufs, des douaniers apathiques et des éléphants.
L'auteur, écrivain-voyageur, voyage au hasard en France, sans but précis et sans direction. Il raconte un pont sur la Moselle, un quai de gare, les restes de la sidérurgie, le Salon du livre de Blanzat, une chambre d'hôtel, etc